Quatre jours dans le transsibérien
Le transsibérien est un train mythique pour certains, pour d’autres une simple manière peu coûteuse de rentrer à la maison. Pour nous ces quatre jours de train représentent le vrai début de notre tour du monde, le moment où on « s’enfonce » vers le bout du monde, vers l’inconnu.
C’est donc pleins d’enthousiasme et d’excitation qu’on prépare notre périple. On prévoit nos provisions pour quatre jours (aliments lyophilisés, fruits, biscuits et surtout, beaucoup d’eau), de quoi s’occuper (livre, lecteur mp3, ordinateur…) et un petit sac avec quelques affaires importantes (de quoi faire sa toilette, des vêtement de rechange, médicaments, etc).
Mais restent tout de même des données inconnues : comment se passe le vie dans le train ? Et les rapports avec les gens? Imaginer passer quatre jours enfermés dans un wagon avec des personnes froides et désagréables fait quand même très peur ! Jusque là on a pas encore eu beaucoup de contact avec les russes…
Le jour venu on est arrivés à la gare chargés comme des mules, on se sent un peu ridicule et on se dit qu’on a peut être un peu exagéré mais, ouf ! Tout le monde fait pareil, alors ça va !
Une fois installés (j’avais pris les deux places latérales exprès pour avoir un coin tranquille juste pour nous) on remplace tout de suite nos chaussures par des tongs, dans le train on se balade tous en tongs, sandales, chaussons … mais jamais pieds-nus, le sol est trop sale.
À peine le train a-t-il démarré que le wagon s’anime, commence un va-et-viens intense vers les toilettes : tout le monde change ses vêtements contre quelque chose de plus confortable, certains ne quitterons plus ces vêtements pendant tout le trajet. Quand le wagon se calme j’y vais à mon tours, il fait chaud dans le train et il vaut mieux mettre quelque chose de léger.
Dans les toilettes, ça m’amuse de voir les rails surgir lorsque je tire la chasse, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer l’état des rails après le passage du train (et le dessous du wagon, alors?!), pas étonnant qu’ils ferment les toilettes 30 minutes avant et après chaque arrêt…
Finalement les quatre jours passent très vite, l’ambiance est animée, chacun fait comme chez soit, deux petites filles qui ont fait connaissance dans le train vont passer tout le voyage à courir dans le couloir, les gens parlent entre eux comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Tout le monde respecte les lieux et fait de son mieux pour garder l’endroit propre, on sais tous qu’on y sera enfermés pendant quatre jours !
Les journées passent tranquillement. On dors, on mange, on se fait une petite toilette, on lit, on profites des arrêts du train pour prendre l’air, acheter des provisions et goûter aux spécialités locales. On observe le paysage par la fenêtre, ça ne change pas beaucoup : des forêts de bouleaux, des forêts de sapins, des plaines, on fini par se demander s’il y a des villes en Russie !
Et puis on a rencontré plein de russes très sympathiques, même si la plupart ne parle pas un mot d’anglais, ils sont toujours souriants et disposés à aider au moindre besoin. Les conversations sont souvent difficiles sans une langue en commun, mais avec des gestes et quelques mots en anglais ou en russe on fini toujours par se comprendre.
Les étrangers sont souvent une attraction dans ce genre de train, les locaux ont du mal à imaginer que quelqu’un puisse choisir de voyager comme ça par plaisir, pour eux il s’agit juste d’un moyen de transport pas cher mais très contraignant. On leur explique que nous aussi on a un budget limité, que ça nous a fait plaisir de constater que les russes sont extrêmement sympathiques et qu’on aurait jamais pu faire d’aussi belles rencontres en première ou en deuxième classe.
Et puis c’est vrai aussi que nous, on le fera qu’une seule fois dans notre vie, ce voyage…
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