Road trip au Maroc: 10 jours dans l’Atlas, itinéraire et conseils
Et si on faisait un road trip au Maroc? Le début de l’année est une période parfaite pour partir. La température y est idéale et le pays n’est pas encore envahi par l’afflux des touristes estivaux.
Il y a un million de choses à voir au Maroc, des paysages à découvrir, des plats à gouter, des gens à rencontrer. Tout le monde peut trouver son bonheur. Pour ce premier voyage nous sommes partis découvrir le désert, avec ses paysages lunaires et sa population berbère.
Petit Sommaire
- Itinéraire de notre road trip
- 48H à Fès
- Merzouga
- Rissani et ses Ksars
- Gorges du Todra et Gorges du dadés
- Ouarzazate
- 48H à Marrakech
- Carnet pratique pour un voyage au Maroc
L’itinéraire de notre road trip au Maroc
Nous voulions voir le maximum en 10 jours sans pour autant devoir courir, pressés par le temps. Nous avons donc décidés de partir de Fès pour rejoindre Marrakech en passant par Merzouga pour admirer les dunes de sable. Le fait de ne pas refermer la boucle à Fès nous a épargné plus de 500km de route et l’inévitable arrêt à Casablanca. Ce qui nous a laissé plus de temps pour suivre notre itinéraire tranquillement.
Jour 1 et 2 – Fès
Nous avons passé 48 heures à Fès, depuis l’après-midi du premier jour à la mâtiné du troisième jour. Une durée suffisante pour flâner dans la vielle ville (médina) et découvrir ses principaux points d’intérêt sans nous sentir bousculés par le temps.
Que faire à Fès en 48 heures
Fès est une ville de grande importance dans l’histoire marocaine. Elle fut à plusieurs moments la capitale du pays et longtemps considéré comme la capitale culturelle et spirituelle du Maroc. La médina est très riche en patrimoine. Son souk est mondialement réputé, et elle compte plusieurs musées, palaces, riads, mosquées, médersas (écoles coraniques), et autres monuments historiques.
Se perdre dans les ruelles de la médina (Fès El Bali)
Sans doute notre activité préférée en voyage et en particulier à Fès. On ne peut trop vous conseiller de flâner dans la médina sans plan, guidés juste par la curiosité. Plonger dans la médina de Fès qui n’a pas changé depuis des siècles, c’est faire un voyage dans le temps, avec ses commerçant et ses artisans traditionnels. C’est découvrir des sons, des odeurs, des saveurs typiquement marocains. Et c’est tomber par hasard sur des bâtiments dont l’architecture et les décors somptueux nous font entrevoir l’époque de gloire de la ville.
La place Seffarine, est une petite place au cœur de la médina où le métier de chaudronnier, l’un des plus vieux métiers de Fès, existe encore.
Les Tanneries de Fès
Les tanneries sont un incontournable à Fès. Depuis près d’un millénaires les tanneries de Fès traitent le cuir de vaches, de moutons, de chèvres et de chameaux d’après des techniques traditionnelles. Le cuir est plongé dans des cuves contenant un mélange à base d’urine de vache, d’eau et de chaux pour le préparer. Puis il est transféré dans une préparation à base d’eau et d’excréments de pigeons afin de l’assouplir et le préparer à la teinture. Les peaux sont ensuite plongées dans des cuves contenant des colorants végétaux, puis placées au soleil pour le séchage.
Tout ce travail est réalisé à la main. Les hommes travaillent pliés en deux ou plongés jusqu’a la taille dans les cuves pour malaxer le cuir pendant des heures sous un soleil de plomb. Le processus est impressionnant et les conditions de travail de ces hommes forcent le respect et l’admiration.
Visiter les tanneries de Fés
Pour avoir un point de vue sur la tannerie il faut monter sur les terrasses des boutiques de cuir environnantes. Dans la rue des rabatteurs vous inviterons sur leurs terrasses en espérant vous faire acheter dans la boutique. Mais cela n’est pas obligatoire.
Les tanneries peuvent aussi être visitées librement et gratuitement. Là encore des rabatteurs essaieront de vous servir de guide. Vous n’y êtes pas obligés, mais si vous décidez de vous laisser guider et que vous ne souhaitez rien acheter dans la boutique, prévoyez une rétribution (15 ou 20dh par personne).
La tannerie Chouara est la plus grande et la plus célèbre du Maroc. Pour pouvoir voir les travailleurs à l’oeuvre, le mieux est d’y aller le matin. L’accès le plus simple se trouve à coté de la rivière qui traverse la Médina. Vous traversez un petit pont jusqu’à une impasse où se trouve l’entrée de la tannerie.
- Attention: les tanneries sont des lieux très salle par la nature même du travail. Le sol est mouillé et glissant: y aller avec des chaussures fermées.
- L’odeur y est très forte et nauséabonde. Pour les sensibles, prévoyez un mouchoir pour vous protéger le nez.
- Ce sont des lieux de travail. Attention de ne pas gêner les travailleur qui circulent souvent chargés et n’entrez pas n’importe où sans en avoir l’autorisation.
Découvrir des chef-d’oeuvre de la religion musulmane
Fès, ancienne capitale spirituelle du Maroc, compte un grand nombre de mosquées, sanctuaires et médersas. Mais la plupart est interdite au non-musulmans. Ainsi l’université Karaouiyne, (la plus ancienne d’Afrique), sa bibliothèque et sa mosquée, sont fermées à la plupart des touristes. Dommage car ces bâtiments sont réputés être des joyaux de l’architecture marocaine et les plus beaux de Fès. On peut admirer sa cour depuis la porte d’entrée ouverte sur une des ruelles de la médina.
Pour nous, les non-musulmans, restent les visites des médersas (les écoles coraniques). La medersa Bou Inania (école et mosquée) est un des rares établissements religieux au Maroc accessibles au non-musulmans. À ne pas rater aussi la medersa Attarine et la medersa Seffarine.
Les musées et palais
Musée Neijarin – musée du bois. Le plus interessant dans ce musée c’est le bâtiment lui-même. Monter sur la terrasse pour profiter de la vue sur la médina.
Musée Batha – musée de l’ethnographie marocain.
Borj Nord – Musée des armes. Situé sur une colline au nord de Fès, pas loin des tombeaux des Mérinides. Il offre une belle vue sur la Médina.
Le Palais Royal – un immense domaine de 80 hectares contenant le palais, une mosquée, une medersa fondée en 1320 et des jardins. Malheureusement le palais n’est pas ouvert au public. On peut juste apprécier les portes dorées colossales depuis la place des Alaouites. La place se trouve à une quinzaines de minutes à pied du marché de la médina et juste à coté du quartier Mellah, le plus ancien quartier juif du Maroc.
Le Jardin Jnan Sbil – situé à mois de 10 minutes de la médina, ce jardin est un petit oasis en pleine ville très apprécié par les locaux.
Les Tombeaux des Mérinides
Il ne reste plus grand chose de ces tombeaux où ont été enterrés les derniers sultans de la dynastie des Mérinides à partir du XIVe siècle. Situés sur une colline au Nord de la médina, on y va surtout pour profiter du plus beau panorama de la ville. L’endroit est très fréquenté par les locaux. On y croise des bergers avec leurs moutons, des tanneurs qui font sécher le cuir au soleil, des joggeurs, des familles qui se baladent. Le meilleur moment pour y aller c’est en fin de journée avec le soleil dans le dos. C’est aussi le moment où il y a le plus de monde. Nous y sommes allés en fin de matinée juste avant notre départ de Fès. L’occasion de jeter un dernier coup d’oeil sur la ville.
Jour 3 – en route vers Midelt
Nous avons pris la route en début d’après-midi en direction de Merzouga. C’est sur la route que nous nous sentons le plus heureux. Le paysage se transforme rapidement sous nos yeux et devient très vite montagneux. La température descend vertigineusement. En plein hiver, il est possible de skier à la station d’Ifrane, à une heure seulement de Fès. En cette fin février les pistes sont à sec, mais quelques poches de neige résistent encore à l’ombre de la forêt. Quelques conducteurs s’arrêtent en famille pour faire jouer les enfants dans ce qui reste de l’hiver marocain.
Dans la forêt, les voitures s’arrêtent sur le bord de la route pour y déverser des voyageurs euphoriques à la découverte d’un groupe de singes peu farouches.
En redescendant de l’autre coté de la montagne on quitte la forêt en un clin d’oeil vers un paysage de plus en plus aride. A partir de là, la végétation devient rare et le décor désertique impressionnant.
À force de nous arrêter sur la route, le trajet de trois heures jusqu’à Midelt nous a pris toute l’après-midi. Midelt est une ville sans trop d’intérêt qui sert surtout d’étape entre Fès et Merzouga.
Où loger à Midelt Le confort à petit prix, c’est un des avantage d’un voyage au Maroc. |
Jour 4 – En route vers Merzouga
La route entre Midelt et Merzouga continue d’impressionner. Nous nous sommes arrêtés sur la route plusieurs fois, attirés par les petits villages nichés contre les falaises et dans des oasis presque secrets.
* Marquez absolument l’arrêt au niveau de la Valée de Ziz. Une forêt de palmiers serpente à travers le canyon comme un fleuve immobile et verdoyant, source de vie dans ce milieu hostile. Le café restaurant Vue Panoramique sur le bord de la route, offre une halte bien méritée aux voyageurs. Un bon endroit où se restaurer tout en profitant d’une vue exceptionnelle sur la vallée.
Merzouga
Nous avons atteint Merzouga en fin de journée. Le temps de nous installer à l’hôtel et nous voilà partis explorer les dunes au coucher du soleil.
Où loger à Merzouga L’hôtel a une porte à l’arrière de la cour qui permet d’accéder directement aux dunes. Parfait pour aller admirer le coucher du soleil . |
Jour 5 – Bivouac dans les dunes de Erg Chebbi
Une des choses qui nous faisaient le plus rêver dans ce voyage était de pouvoir nous immerger complètement dans le décor sablonneux du désert marocains. Et pour ça, rien de mieux que d’aller passer une nuit complète dans un campement berbère en plein milieux des dunes.
Afin de pouvoir en profiter au maximum, nous avons choisi de partir 24 heures. Rendez-vous le lendemain matin devant la petite porte à l’arrière de l’hôtel pour un départ immédiat. Nous étions que tous les deux à dos de chameaux avec notre guide. Le silence dans les dunes était brisé uniquement par les pas nonchalants de nos montures, et par les clics irrépressibles de mon appareil photo.
Au bout de deux heures, pause déjeuner bien méritée dans une tente berbère pour nous reposer les fessiers à l’abri du soleil brulant.
On arrivera au bivouac en fin de journée. Un petit campement niché au creux des dunes, parsemé de quelques arbres. On ne peut s’empêcher de courir explorer notre terrain de jeux. Les dunes ont quelque chose de magique. Elles sont pour nous comme un énorme bac à sable qui enchante les grands enfants que nous sommes. On s’amuse à gravir les hautes dunes pour découvrir au sommet un paysage tout en courbes délicates et impitoyables.
L’occasion d’admirer le coucher du soleil avec une vue imprenable sur l’immensité du désert. Et à l’aube de contempler le lever du jour. La lumière change tout au long de la journée et le paysage ne cesse de se réinventer. Les détails changent, les reliefs se creusent, les courbes s’accentuent puis disparaissent. Et que dire des couleurs du sable? Rose à l’aube, blanc quand le soleil est au plus haut puis orange, presque rouge en fin de journée. Nous ne voulions rien rater du spectacle et l’appareil photo a capturé quelques moments inoubliables. Le désert est magnifique.
Organiser une sortie dans les dunes du désert marocain
Il y a à Merzouga un grand nombre d’agences touristiques et de guides qui proposent toute sorte de circuits dans les dunes. Les sorties vont de quelques heures au coucher du soleil à plusieurs jours avec activités. Il est possible de partir à dos de chameaux, en 4X4 ou même en quad. Il y a aussi plusieurs niveaux de campements, du simple bivouac au tentes grand luxe. Comme nous n’avions pas beaucoup de temps nous avons organisé notre sortie directement à l’hôtel, le soir de notre arrivée.
* Vous pouvez comparer les prix avec les professionnels, il y en a à tous les coins de rue à Merzouga. N’hésitez pas à négocier, les prix annoncés peuvent être jusqu’à deux fois le prix réel du paquet. Comparez les prestations, elles sont bien différentes d’une proposition à une autre.
Jour 6 – Rissani
Rissani est un passage obligé entre Merzouga et Tinghir. La ville construite sur les ruines de l’ancienne Sijilmassa, capitale du Tafilalet, est d’une grande importance historique et économique dans la région. Situé aux portes du désert, la ville est un centre commercial majeur. Son souk, très animé les mardis, jeudis et dimanches est réputé avoir le meilleur cuir du pays.
Mais c’est surtout sa mosquée qui attire les visiteurs. La mosquée-mausolée Moulay Ali Cherif, du nom du fondateur de la dynastie Alaouite, est non seulement d’une grande importance historique et religieuse mais aussi l’un des plus beaux monuments de la région. Il est constitué dune cour arboré, d’une mosquée et d’un sanctuaire comprenant les tombes du moulay et de ses fils. Le sanctuaire n’est pas accessible au non-musulmans, mais il est possible d’admirer la mosquée à travers la porte ouverte sur le patio décoré selon les règles de l’architecture marocaine.
Nous nous sommes laissés guider par un employé de la mosquée qui nous a bien expliqué la signification de chaque symbole et de chaque couleur du décor. Un moment très sympa qui nous a permis de découvrir plusieurs aspects de l’architecture et des traditions musulmanes.
Les Ksars de Rissani
Après avoir visité la mosquée, ne vous précipitez pas tout de suite sur la route vers Tinghir. Car les environs de Rissani disposent d’une impressionnante quantité de Ksars (ou Ksours) qui valent vraiment le détour. Un vrai voyage vers ce que la région a de plus traditionnel et d’authentique.
Les ksars sont des villages présahariens où les habitations sont construites à l’intérieur de murs défensifs renforcés par des tours d’angle. Leur taille et leur beauté dépend surtout de l’importance du village à l’époque de sa construction. Les ksars de la région de Rissani sont souvent petits et modestes. Certains sont en ruines mais beaucoup sont encore habités et représentent bien un style de vie traditionnel pas si lointain.
Découvrir les Ksars de Rissani
En sortant de Rissani, nous avons pris la « route historique » P7107 qui forme une boucle d’une vingtaine de kilomètre avant de retomber sur la N13. C’est une route parfaite pour une balade à vélo, si seulement on avait un peu plus de temps. On aurait pu passer la journée à visiter les différents ksars.
À droite en début du parcours, le ksar Ouled Abd el Halim est pratiquement en ruines, mais il abrite un palais du XIXeme siècle qu’un gardien se fera un plaisir de vous faire visiter. Les Ksars Ammar et Irara sont également digne d’interêt. Puis le petit village de Zaouia Sidi Ali a finalement été notre préféré. Pas tant pour son Ksar assez modeste, mais pour l’accueil amusant de 5 garçons qui nous ont suivi et guidé pendant notre balade. Ils se faisaient une joie de nous montrer (sans parler un mot de français) les différents points d’interêt de leur village. De plus le ksar est posé sur un rocher et offre une vue sur les palmerais à ses pieds, le désert et les montagnes au loin.
* Pensez à prendre des petits cadeaux à offrir aux enfants que vous croiserez dans les villages. Des pièces de monnaie, des friandises ou plus importants et plus convoités, des crayons et des stylos.
* Ne prenez pas les habitants des villages en photo sans leur accord. Dans la religion musulmane les photos et les réseaux sociaux ne sont pas toujours vu d’un bon oeil. Les garçons qui nous ont accompagné ont accepté qu’on les prenne en photo après une longue négociation, et uniquement à condition de ne pas les exposer sur internet.
Tinghir
Tinghir est une étape pour visiter les Gorges du Toudra puis les Gorges du Dadés avant d’arriver à Ouarzazate. La région est magnifique, le désert autour de la ville prend des airs de far-west américain avec ses montagnes et ses falaises ocre.
Nous sommes arrivés à Tinghir en fin de journée, tout juste à temps pour admirer le coucher du soleil sur la vielle ville. La lumière du soir renforce encore plus la chaleur du paysage et le contraste avec la vallée verdoyante en contrebas.
* Pour avoir cette vue, prenez à droite sur la R704 tout de suite après le grand pont. Puis roulez environ deux kilomètres jusqu’à une petite aire de stationnement sur le bord de la route.
Où loger à Tinghir
Une petite maison d’hôte très accueillante et conviviale. Située à moins de 5 min. de l’entrée des Gorges du Todra. |
Jour 7 – De Tinghir à Ouarzazate
Les Gorges du Todra
Des gorges étroites, coupées comme au couteau dans la roche des montagnes du Haut Atlas. Avec des parois très étroites et pouvant atteindre jusqu’à 300 mètres de haut par endroits, ces gorges sont remarquables mais sans plus. Une vingtaine de minutes suffisent à parcourir les 800m les plus intéressants. L’endroit est devenu un lieu touristique très fréquenté et comme souvent dans ces cas, le mieux est d’y aller tôt le matin ou en fin de journée.
Les Gorges du Dadés
Ces gorges ressemblent beaucoup aux précédentes mais en moins impressionnantes et moins fréquentées. Le plus interessant reste la route pour y aller. On suit encore une fois une vallée verdoyante, on y croise des agglomérations qui nous donnent une idée de la vie dans la région et des formations rocheuses surnommées les « doigts de singe ».
Tout au fond de la vallée la route devient très sinueuse en montant vers le haut des falaises avant de continuer jusqu’aux parois étroites quelques kilomètres plus loin.
On s’arrête au sommet de la route pour déjeuner en profitant de la vue sur la vallée avant de repartir en direction de Ouarzazate.
Jour 8 – Ouarzazate
La province de Ouarzazate est connue dans le monde entier comme le Hollywood marocain. Les paysages grandioses et les studios de tournage en font une destination prisée par les grandes productions venant des quatre coins du monde depuis des décennies. Presque tous les sites historiques et touristiques du secteur ont servi de décor dans une production cinématographique. Et de très nombreux habitants de la région peuvent se vanter d’avoir fait figuration dans une de ces productions.
Ouarzazate est aussi une ville de passage et un excellent point de chute pour les visiteurs voulant découvrir la région du désert marocain. Les sites les plus interessants à visiter dans le secteur se trouvent à l’extérieur de la ville.
L’oasis de Fint
Dès notre arrivée en fin de journée à Ouarzazate nous nous sommes dirigés vers l’Oasis de Fint, situé à 10 km de la ville par une piste accidentée. Un petit oasis qui porte bien son nom (« caché » en langue berbère), car il se trouve en plein désert rocailleux, protégé de la vue de tous par les montagnes qui l’entourent. Un petit coin de paradis où vit une soixantaine de familles selon des traditions et des métiers ancestraux. Fint a aussi servi de décor pour le tournage de nombreux films depuis les années 1930 dont Cléopatre, Laurence d’Arabie et plus récemment, Indigènes avec Jamel Debouze. Nous nous sommes laissé guider par un jeune local bien surpris de voir débarquer deux touristes aussi tard dans la journée. Une aubaine pour nous qui étions les seuls dans l’oasis à ce moment là.
CLA Studios
Pour les passionnés de cinema, une visite aux studios de Ouarzazate s’impose. Le complexe des CLA Studios regroupe des sets de tournage de grandes productions telles que Obélix et Cléopatre, Gladiator et Game of Thrones. Mais le complexe est divisé en deux parties: la première sur le bord de la route à la sortie de Ouarzazate comporte l’accueil, un musée fatigué, des décors pour Obélix et Cléopatre et d’autres accessoires plutôt défraîchis.
Puis une deuxième partie situé plus loin dans le désert, à plusieurs centaines de mètres de la route par une piste. Ce deuxième set est moins fréquenté car méconnus mais plus intéressant. Il s’agit d’un « village antique » utilisé dans le tournage de Gladiator, Game of Thrones et autres épopées du genre. Pour y accéder il faut acheter le billet à l’accueil et y aller ensuite en voiture. Il faut acheter un billet différent pour chacune des parties.
Ouvert: de 8h à 18h30
Prix: 40dh
Kasbah Tifoultoute
Situé sur un promontoire à environ 4km à l’ouest de Ouarzazate, elle a appartenu à la famille de Thami Al Glaoui, un des plus célèbres pachas marocains mort dans les années 1950. Comme de nombreux endroits dans la région de Ouarzazate, la Kasbah de Tifoultoute a également servie de décor pour des films dont Laurence d’Arabie et Jésus de Nazareth. Aujourd’hui une partie rénovée sert de musé/restaurant alors que la partie la plus ancienne tombe en ruines. C’est quand même un lieu accueillant qui permet d’avoir une bonne idée de l’architecture d’une kasbah.
Ouvert: de 9h à 17h
Entrée: 20dh
Aït Ben Haddou
Les fans de Game of Thrones seront ravis de reconnaître cet endroit emblématique de la saga (la ville de Yunkai conquise par Daenerys Targaryen). Aït Ben Haddou qui se trouve à une trentaine de kilomètres de Ouarzazate, est probablement le plus beau et le mieux entretenu des ksars de la région. Il a aussi servi de lieu de tournage pour de nombreux films dont Gladiator, la Momie et Alexandre le grand. Ce ksar est inscrit depuis 1987 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Sa renommée l’a transformé en un lieu touristique majeur de la province de Ouarzazate.
Passé la grande porte, on se perd dans un labyrinthe de petites ruelles qui serpentent vers le sommet de la colline d’où on peut admirer toute la vallée. La plupart des habitants ont quitté le ksar pour s’installer dans la ville plus moderne de l’autre coté de la rivière et les habitations ont été transformées en commerce, cafés ou atelier d’artiste.
Passage obligé entre Marrakech et Ouarzazate, les bus y déversent des touristes toute la journée. Nous y sommes allés en début d’après-midi hors saison et il n’y avait pas grand monde. Mais comme souvent dans ce genre d’endroit, en pleine saison le mieux sera d’y aller très tôt le matin ou en fin d’après midi.
Kasbah Telouet
En quittant Aït Ben Haddou on reprend la route en direction de Marrakech et on atteint le petit village de Telouet au bout d’une heure de route. Comme tout au long de ce road-trip, le paysage est saisissant. La route monte en direction des montagnes et longe des gorges dans lesquels les habitations se fondent parfaitement avec les parois ocre des falaises.
Nous sommes arrivés à Telouet en fin de journée tout juste avant la fermeture de la kasbah et nous l’avons eu juste pour nous. Un jeune local nous a servi de guide et nous a bien raconté l’histoire des lieux qui prend une toute autre dimension lorsqu’on comprend l’utilité des pièces et des décorations. La Kasbah Telouet est un palais ayant également appartenu à la famille Al Glaoui. Le village de Telouet occupait une position stratégique dans le Haut-Atlas, se trouvant sur le passage des caravanes marchandes. La richesse de la région est visible dans la décoration somptueuse du palais construit à la fin du XIXe siècle à coté d’une ancienne Kasbah qui tombe aujourd’hui en ruines.
Nous avons passé la nuit dans le village de Telouet et repris la route le lendemain matin vers Marrakech.
Jour 9 et 10 – Marrakech
Après plus de trois heures de route et un gros embouteillage, nous sommes finalement arrivés à Marrakech, la troisième plus grande ville du Maroc. Lorsqu’on passe une semaine à traverser le désert, ça fait très bizarre de se retrouver d’un coup dans un grand centre urbain tel que Marrakech. Très vite le chaos de la circulation, le bruit et la pollution, nous ont exaspéré. Pour bien commencer notre court séjour, nous avions besoin d’un sas de décompression. Et nous l’avons trouvé dans le Jardin Majorelle, où nous nous sommes posés quelques heures avant de nous lancer à la découverte de cette ville vivante et cosmopolite.
Que voire à Marrakech en 48 heures
Jardin Majorelle
Ce jardin est un incontournable à Marrakech et on comprend très vite pourquoi. Véritable oasis en plein milieux de l’agitation urbaine, on s’y sent très vite apaisés et rafraîchis par toute cette verdure.
Le Jardin Majorelle a été créé par le peintre français Jacques Majorelle à partir de 1922. Il s’étend sur plus de 9000m2 et regroupe plus de 300 espèces de plantes. Sauvé de la destruction par Yves Saint Laurent dans les années 1980, il est aujourd’hui un haut lieu touristique au Maroc.
Au delà du magnifique jardin, c’est la villa Majorelle qui attire tous les regards et les clics des appareils photos. Le bleu éclatant du bâtiment se détache magnifiquement du décor. Son architecture traditionnelle et moderne à la fois, les lignes épurées et les contrastes de couleurs en font un lieu incroyablement photogénique. La villa abrite aujourd’hui le Musée de l’Histoire Berbère.
Le jardin est facilement accessible depuis la route et se trouve assez loin de la médina de Marrakech. Il s’agit donc d’un excellent choix pour commencer en douceur la visite de la ville lorsqu’on arrive d’un road-trip.
Ouvert: tous les jours de 8h à 18h
Prix: 70dh
Informations sur le site du Jardin Majorelle
Musée Yves Saint Laurent
Inauguré en 2017, le musée expose les oeuvres du couturier Yves Saint Laurent et du peintre Jacques Majorelle. Un espace est également réservé à des expositions d’artistes marocains.
Le musée est situé juste à coté du Jardin Majorelle.
Ouvert: tous les jours de 10h à 18h (sauf le mercredi)
Prix: 100dh
Informations sur le site du Musée Yves Saint Laurent
Le Jardin Secret
Lorsqu’on se ballade dans la médina il est difficile d’imaginer qu’un petit havre de paix se cache derrière ces murs imposants, à l’abri des regards.
Les origines de ce jardin remontent au XVIe siècle pendant la dynastie Saadienne. Le palais existant aujourd’hui a été érigé sur les ruines de l’ancien palais vers la moitié du XIXe siècle avant d’être lui aussi abandonné. Le Jardin Secret, qui porte bien son nom, a finalement ouvert ses portes en 2016 après huit années de travaux de restauration.
Un petit bijoux de l’architecture marocaine traditionnelle avec les commodités que notre époque peut offrir (wifi, vestiaires, toilettes). Une fois passée la porte d’entrée on est frappés par le silence et la tranquillité qu’il y règne. On peut passer des heures assis sur un banc à écouter le bruit des fontaines, s’installer en terrasse pour prendre un thé à la menthe ou monter à la tour pour avoir une vue imprenable sur la médina.
Ouvert: de 9h30 à 19h30 (en fonction des mois)
Prix: 60dh (+ 35dh pour l’accès à la tour)
Informations sur le site du Jardin Secret
Le souk et la Place Jemâa el-Fna
Aller à Marrakech et ne pas explorer le souk et la place Jemâa el-Fna c’est ne pas aller à Marrakech! Qu’on aime faire du shopping ou pas, on ne peut éviter le souk et son incroyable diversité de marchandises. Chaque secteur a sa spécialité. D’un coté les lampadaires en laiton, d’un autre les textiles, ailleurs les épices et plus loin encore les articles en cuir. Cet incroyable marché est très fréquenté, non seulement par les touristes qui y trouvent toute sorte de produits marocains, mais aussi et surtout par les locaux qui trouvent de tout à petit prix.
Une règle d’or: négocier les prix à fond. Les prix annoncés sont deux à trois fois supérieurs au prix final, en particulier pour les touristes étrangers.
En fin de journée montez sur une des terrasses aux abords de la place pour admirer le coucher du soleil et pour voir la place changer à la tombée de la nuit.
Découvrir la médina de Marrakech en une journée
Une journée est suffisante pour se balader dans la vielle ville et découvrir les principaux sites historiques de Marrakech. Nous avons ainsi commencé notre journée par la Mosquée Koutoubia, la plus grande de la ville.
Puis nous avons marché jusqu’aux Tombeaux Saadiens, un des derniers vestiges de la dynastie saadienne et un parfait exemple de la beauté et de la richesse de l’architecture de l’époque. La visite est très rapide (une trentaine de minutes seulement). Cependant, il peut y avoir la queue pour admirer la salle des 12 colonnes et l’attente peut être longue.
Palais El Badîi
Nous avons continué notre visite par le Palais El Badîi, qui se trouve juste à coté des tombeaux.
Sa construction remonte à la fin du XVIe siècle et a duré 16 ans. Le sultan saadien Ahmed al-Mansur ad-Dhahbî avait fait appel aux meilleurs ingénieurs et architectes pour la conception du plus beaux et plus somptueux palais de l’époque. Aujourd’hui il ne reste plus qu’une vaste esplanade entourée de hauts murs et quelques vestiges du palais. Des reconstitutions en images permettent d’imaginer le palais en son temps de gloire.
Palais de la Bahia
Quinze minutes de marche seulement séparent le Palais El Badîi du Palais de la Bahia. Un palais de style andalou construit au milieux du XIXe siècle. À cette époque il s’agissait d’une des habitations les plus luxueuses du Maroc. Le roi Mohamed V l’a habité pendant un moment. Puis il a été cédé au ministère de la culture pour l’ouverture au public. Le palais est constitué d’innombrables pièces et cours intérieurs entièrement décorées du sol au plafond avec une richesse de détails impressionnante. Prévoyez au moins deux heures pour la visite de cette merveille de l’architecture marocaine.
Nous avons terminé notre journée sur la place Jemâa El-Fna après nous être baladés encore quelque temps dans les ruelles de la médina.
Bien que deux jours soit court pour prétendre connaître à fond une ville, nous avons pu avoir une bonne idée générale de Marrakech. Comme pour Fès, nous n’avons pas eu l’impression de courir contre la montre ou de rater une visite. Bien au contraire, nous avons même eu le temps de nous prélasser au soleil dans les différents jardins que nous avons visité.
Si vous avez plus de temps vous pouvez aussi visiter:
- Musée Dar Si Said – dédié à l’art de la confection des tapis
- Musée de la photographie de Marrakech
- Musée de la musique Mouassine – très beau riad restauré, à l’abri du tumulte du souk
- Musée Boucharourite – dédié aux arts populaires
- Medersa Ben-Youssef
- Le quartier de Tanneurs – tout aussi impressionnant que celui de Fès
Carnet Pratique pour un voyage au Maroc
- Il est très simple de partir au Maroc depuis l‘Europe. De nombreux vols, dont plusieurs low-cost, desservent les plus grandes villes du pays en quelques heures seulement.
- Les ressortissants français, belges et suisses n’ont besoin d’aucun visa pour tout séjour inférieur ou égal à 90 jours. Le voyageur doit posséder un passeport valable 3 mois après la date prévue du retour. Aucune autre procédure n’est nécéssaire.
- La monnaie locale est le dirham marocain ( MAD ou dh ). Vous pouvez consulter le taux de change par ici.
- Le français est facilement parlé par les autorités et les professionnels du tourisme (hôtel, guides, etc.) mais beaucoup moins, voir pas du tout, par la population en générale. Le français semble être parlé beaucoup plus facilement à Marrakech.
Connexion internet et téléphone portable au Maroc
Presque tous les hôtels et de nombreux restaurants proposent le Wifi. Mais si vous voulez pouvoir vous connecter à tout moment, il vaut mieux acheter une carte SIM 4G.
Vous trouverez facilement des cartes à l’aéroport ou en ville dans les magasin de téléphonie. Les principaux opérateurs sont Orange, Maroc Télécom et Inwi. En général ils pratiquent tous les mêmes tarifs: 10dh (1€) le Go avec la carte SIM gratuite à l’aéroport (en ville la carte coûte 50dh).
Vous devrez acheter des cartes de recharge puis suivre les instructions très simples (en français sur la carte) pour activer le forfait. Dans le doute vous pouvez demander au commerçant de le faire, ils ont l’habitude et c’est très rapide.
Attention: les forfaits ont un délai de validité à partir du moment de l’activation. Par exemple, une recharge de 50dh aura une validité de 30 jours, alors qu’une recharge de 20dh de durera qu’une semaine, même si vous n’avez pas tout utilisé, ce qui était notre cas. Le délai de validité est informé au moment de l’activation.
Nous avons eu largement assez avec 2Go d’internet pour une semaine, même en utilisant Google Maps sur la route. Nous aurions même pu terminer nos 10 jours avec si le forfait ne devait pas expirer.
La location de voiture au Maroc
Nous avons une grande expérience de location de voiture à l’étranger et je peux vous dire que la location au Maroc a été de loin la plus pénible de toutes jusqu’à présent!
Comme souvent nous avons réservé la voiture avant notre départ sur le site autoescape.com. Arrivés à l’aéroport de Fès nous nous dirigeons vers l’agence afin de récupérer la voiture. Il y a alors trois personnes devant nous, toutes ayant réservé sur internet. En temps normal il aurait fallu juste quelques minutes de patience pour que notre tour arrive. Mais pas au Maroc!
Il fallait à l’employé pas moins de 30 minutes pour traiter chaque réservation tellement la procédure est longue et compliquée. De plus, la caution habituellement retenue sur la carte bancaire était très élevée (2500€), ce qui a complètement bloqué une de nos cartes et handicapé notre budget. Nous avons quitté l’agence de location deux heures plus tard complètement exténués et énervés. Mais on est bien obligés d’admettre que l’employé n’y était pour rien, vu qu’il faisait juste son travail.
Au moment de rendre le véhicule à l’aéroport de Marrakech, nous avons rencontré le même problème: un seul employé sur place, déjà occupé avec un client. Nous avons attendu une demi-heure pour pouvoir déposer la clé. Puis 15mn de plus, le temps que son collègue aille vérifier l’état du véhicule et nous donne le feu vert.
Il faut donc s’armer de beaucoup de patience pour effectuer toutes les démarches propres à la location d’une voiture. Mais à part ça, tout c’est très bien passé.
Conduire au Maroc
Nous n’avons rencontré aucune difficulté à conduire sur les routes marocaines. En fait, les routes que nous avons prises sont en très bon état et bien signalisés.
Faites le plein de carburant dès que possible. Il n’y a pas beaucoup de station essence sur la route, en particulier dans le désert.
Bien que les locaux ne soient pas tous respectueux du code de la route, je vous conseille fortement de le respecter, en particulier les limitations de vitesse. Nous avons croisé de nombreux contrôles de police, surtout aux abords des zones urbaines, et ils n’hésitent pas à coller des amandes aux contrevenants.
Attention aux deux roues, en particulier en ville. La profusion de motos, mobylettes et vélos rend le trafic particulièrement chaotique. Les deux roues forcent le passage, doublent à droite et semblent défier toutes les règles du code de la route. Il faut donc une attention supplémentaire et beaucoup de patience pour éviter les accidents.
Le parking
Pour se garer, il vaut mieux privilégier les parkings privés. Les tarifs de parking sont vraiment pas cher au Maroc et cela évite de mauvaises surprises. Toujours bien fermer la voiture et ne laisser aucun objet de valeur à l’intérieur. Si vous devez vous garer dans la rue dans les grandes villes, il est normal que quelqu’un vienne vous demander de payer la place, même si le stationnement est gratuit. En effet, certaines rues sont le terrain de travail de jeunes hommes qui gagnent leur vie en surveillant les voitures garées. Ils sont supposés éviter les vols et dégradations sur les véhicules même si dans les faits, ils ne passent jamais toute la nuit sur place. Comptez environ 10dh (1€) par jour de stationnement.
∴
Alors, inspirés pour un petit road trip au Maroc? Epinglez cet article pour le retrouver facilement!
3 Comments
Hélène Fréchard
Bonjour,
Magnifique article et photos !
Je prévois le même itinéraire que vous fin du mois de novembre, pouvez vous me conseiller des endroits où dormir à Fés ?
Merci beaucoup !
Hélène
Celdran
Bonjour ,
Assis sur mon canapé a regarde des post sur les voyages et hop je tombe sur vous !
10 jours avant de partir ailleurs
Et si on faisait un road trip au maroc ,nous connaissions bien le maroc fez, Meknès, Marrakech.
C est parti!
Tous d abord merci a thipaine et murilo pour les indications.
Billet pris pour fez point de chute ou notre ami nous attend.
2 jours a fez puis depart.en route pour 10jours .
Juste un seul mot « incroyable »
Autant de rencontre magique .
Merci pour l inspiration.
Enjoy the life
Paloma
Absolument magique.!